C’est toujours la nuit où il le faudrait le plus que personne n’est là pour nous sauver, que le monde entier semble dormir pépère sur les deux oreilles & tout ça (pour enfoncer le clou), à la lueur de constellations pas très gentilles ! Pourtant, la vie ne change jamais d’état, elle en a bien rien à foutre même, de tout ça la vie, il y a seulement des jours (des années même) où on a pas les bons yeux pour le comprendre et, ces jours là, il faudrait prendre ceux d’un autre… 

     Ce sont les léches des vagues sur mes pieds + le bruit énervant des mouettes qui me réveillèrent en premier : le rêve de la veille ne m’avait rien dit que je ne sache déjà, tout était du raté ! Non loin le fond d’une bouteille de rhum agricole bad qualité s’étendait sur la plage humide &, un joggeur, tenue complète, haletait en râle plus pas normal encore qu’on peut s’y attendre… Je n’avais jamais compris le plaisir (le soupçonnant maladif) que pouvait prendre les sportifs à se dépenser, « la forme », à mes yeux, c’était juste archi-surcoté… N’arrivant toujours pas à reprendre mes esprits, la bouteille de rhum à la main je, commençais donc à marcher, titu-titubant en, cherchant dans mes poches de maigres indices du hier… Une épaisse purée de pois embrouillardait le tout autour mêlée de relents en pétrole & varech... Cela faisait au moins deux éternités que je ne m’étais pas retrouvé à la mer. 

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